ParaBellum | Information Juridique | Une publication Touzet Bocquet & Associés

Confidentialité et lettres officielles entre avocats


Rédigé par Philippe Touzet le Lundi 21 Février 2005

Les correspondances entre avocats sont confidentielles par nature, cette règle étant sanctionnée par le délit de violation du secret professionnel, de sorte que la violation par un avocat de cette obligation de confidentialité peut le conduire devant le Tribunal Correctionnel. C’est dire l’importance qui doit être attachée au respect de cette règle !



Rappelons que la confidentialité des échanges entre avocats est une règle unique parmi les professions de conseil et qu’elle présente un intérêt majeur dans tous les types de négociations, permettant ainsi de tenir un discours d’ouverture sans prendre le risque de s’avancer trop ouvertement. Ainsi, en cas d’échec de la négociation, aucune des parties ne pourra communiquer la moindre information provenant de ladite négociation devant la juridiction saisie.

Dans le courant des années 90, les Ordres ont autorisé l’émission de lettres portant la mention « lettre officielle », et qui par exception, dérogent à la confidentialité à condition qu’elles ne comportent en elles-mêmes aucune information déjà confidentialisée par des échanges précédents. La pratique s’emparait abondamment de cette nouvelle possibilité.

Mais en janvier 2003, la Cour de Cassation jetait un froid sur tous les barreaux, en estimant contre toute attente que la mention « officielle », non prévue par la loi, ne privait pas la lettre de son caractère confidentiel, de sorte que des poursuites pour violation du secret professionnel pouvaient être intentées à l’encontre des avocats émetteurs de telles lettre, c'est-à-dire tous… !

Après une année d’hésitation et de doutes, la loi du 11 février 2004 est venue régler cette question en légalisant la mention officielle dans les lettres entre avocats.

Restait à savoir si ce texte pouvait couvrir les lettres officielles échangées avant la parution de la loi, et interdire ainsi toute poursuite. La Cour d’Appel de Versailles vient de rendre une décision clarifiant définitivement cette inquiétude, en considérant que les courriers officiels échangés dans la période antérieure à l’entrée en vigueur de la loi du 11 février 2004 devaient être considérés comme valides, de sorte qu’aucune poursuite ne peut plus être engagée sur ce fondement.

Ouf !








Bienvenue sur Parabellum, la newsletter du cabinet Touzet Associés.
Parabellum en chiffres, c’est 1000 articles, 20 000 abonnés, de 20 à 30.000 pages vues chaque mois
Parabellum est diffusé en RSS par la Grande Bibliothèque du Droit, par l’AFDCC, et par Doctrine
Depuis 2009, nos équipes décryptent l’actualité en droit des professions réglementées, droit des sociétés, droit de l’associé, et droit du créancier.
Dans tous nos articles, nous vous proposons des analyses pratiques et concrètes, afin de mettre en perspective les différents sujets traités et vous aider à prendre des décision éclairées